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Leo Valverde

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INTERVIEW LEO VALVERDE

@pascalbagot

Le tatoueur uruguayen Leo Valverde, résidant maintenant en Allemagne, évoque pour Inkers son parcours et son affection particulière pour le style new-school. Il lui permet d’entretenir sa passion pour les dessins animés et de façon plus générale, la pop culture.

Peux-tu nous parler un peu de toi, Leo ?

Je suis né en Uruguay il y a 45 ans où j'ai ouvert mon premier magasin de tatouage en 1999. Je me suis profondément impliqué dans la scène du tatouage, en organisant des conventions et en travaillant pour une croissance saine de l'industrie du tatouage. Puis j'ai déménagé en Espagne en 2008. Maintenant je travaille au salon de tatouage Hautdesign à Hanovre, en Allemagne, et je suis régulièrement invité dans d'autres villes en Allemagne et aux Pays-Bas.

De toute évidence en regardant ton travail, le monde des dessins animés et des jeux vidéo a eu une grande influence sur vous...

En ce qui concerne les dessins animés et les jeux vidéo, le vieil homme que je suis s'oriente toujours vers les classiques, sans perdre pour autant de vue les nouveautés. Les jeux d'action et d'aventure étant mon premier choix. Le dessin a quant à lui toujours été présent. J'ai commencé quand j'étais enfant à dessiner mes personnages préférés en les regardant à la télévision le dimanche matin. Et à créer les miens aussi, hahaha.

Comment viens-tu au tatouage ?

Je m’y suis intéressé dès mon adolescence. A l'âge de 18 ans, je me suis orienté vers le métier de tatoueur jusqu'à ce que, quatre ans plus tard, ce métier que j'aime devienne ma profession.

Tu as toujours fait du newschool ?

À mes débuts, en plus d'être un tatoueur polyvalent, j'ai essayé de transposer ma passion pour les bandes dessinées dans le tatouage, ce qui m'a amené à m'orienter vers les dessins animés. C'est vers 2004 que j'ai fait mes premiers pas dans le style new school.

Quelle est la chose la plus importante pour toi dans ce style ?

Plus que la liberté créative, le new-school me donne l’opportunité d’explorer et de créer pour représenter une idée ou une histoire. Lorsque je commence une nouvelle pièce, l'idéal est, en ce qui me concerne, que tous les aspects importants de la composition - comme la dynamique, le mouvement, les expressions- se complètent de manière à expliquer pleinement l'histoire qui se cache derrière la pièce.

Tu travailles en free-hand ?

Cela dépend des pièces. Certaines demandent plus de préparation et d'autres viennent avec une grande facilité. Mais oui, j'aime avoir au moins tout préparé clairement dans ma tête.

Au-delà des dessins animés, on retrouve dans les thèmes que tu abordes la culture pop en général.

Je suis le genre de type à citer des films et des émissions de télévision tous les jours et je considère que tout ce qui est lié à la culture pop est digne d'être appliqué dans le style new school. J'ai pris le plus grand plaisir à dessiner des personnages célèbres à ma façon, en explosant leurs caractéristiques les plus représentatives et en leur rendant ainsi mon humble hommage.

Les clients sont de plus en plus exigeants quant à l'inventivité de leurs pièces. Est-ce une source de stimulation pour toi ?

Heureusement, tous les clients viennent au moins avec un bon point de départ quand ils ont une idée, ainsi qu’un esprit ouvert pour que nous puissions en tirer le meilleur ensemble. Apporter mon inspiration créative dans chaque pièce est ce qui me pousse à aller plus loin. Tout cela grâce à mes formidables clients.

Comment restes-tu frais créativement parlant avec ce défi quotidien ?

C'est la partie la plus difficile. C'est toujours une bataille interne. J'imagine que la satisfaction que j’éprouve en voyant le résultat d’une pièce finie me donne l'envie nécessaire pour me dépasser en faisant la prochaine.

Ton dessin c’est quelque chose que tu entretiens aujourd’hui ?

J'en suis maintenant à un stade où je dessine exclusivement pour mon prochain rendez-vous. Mais je considère que l'exploration créative et personnelle ainsi que le développement continu de mes dessins sont impératifs de façon à constituer une base suffisamment solide permettant d’affronter n'importe quel projet.

En plus du new school, tu fais du réalisme. Pourquoi ?

La couleur et les techniques de peinture pour le réalisme correspondent à mes techniques de tatouage, ce qui en fait un style que je peux apprécier. Je n’aime pas cependant appeler ce que je fais du réalisme, il s’agit plus d’une approche de la peinture en couleurs à partir de références réelles.

Ces deux styles, en apparences opposés, seraient-ils en fin de compte complémentaires?

L'exploration et la reproduction de textures, mais aussi de formes réelles, dans une pièce réaliste m’apportent les connaissances nécessaires pour ensuite les appliquer dans une pièce new-school. Les éléments de la composition doivent rester lisibles.

Tu as d'autres passions que le dessin et le tatouage ?

Surtout des trucs de geek : la télé, les films, les jeux vidéo. J'aime aussi travailler dans le jardin et tout ce qui concerne la réparation ou l’amélioration. Et puis, en tant qu'ancien musicien, la musique occupe une place importante dans mon quotidien. Je l'utilise pour créer une ambiance lors de chaque séance de tatouage, en écoutant une grande variété de styles, des tubes pop des années 80 au hardcore et au métal. + IG : @leotattoons Hautdesign Tattoo Walsroder Strasse 178a 30853 Langenhagen www.hautdesign-tattoo.de