BIO : Avant d’être une légende dans la scène punk hardcore new-yorkaise, l’histoire de Sick Of It All commence en 1986 dans une cave du quartier du Queens, sous l’impulsion des frères Koller, avec le hurleur Lou et le guitariste à la crête blonde, Pete. En 1989, le combo américain révèle son 1er album "Blood, Sweat and No Tears" et tourne alors en 1ère partie des légendaires Bad Brains. S’ensuivent "Just Look Around" (1992) et "Scratch the Surface" (1994), 2 condensés de violence urbaine pure qui confirment le succès commercial et musical de ce quatuor mythique. Avec 30 années de carrière bien productives (13 albums de qualité régulière, collaborations avec Sepultura, Napalm Death ou encore Agnostic Front) le groupe n’a rien perdu de sa hargne (cf. "Death to Tyrants" en 2006, un furieux pavé sonore adressé aux hommes politiques véreux). Le groupe a sorti son dernier album en 2018 waking the sleeping Dragon!
INTRO : Nous avons eu la chance, il y a quelques temps, de rencontrer Pete Koller et le groupe « Sick of it all ». Un gros merci à Niko des Tagada Jones pour l’invitation. Nous avons discuter tatouage et musique avec le plus sympa des punks-Hardcoreux New-Yorkais et leader avec son frère Lou du groupe au logo le plus tatoué au monde. Voici avec beaucoup de retard l’entretien que nous avons réalisé à la clef de Saint Germain en Laye lors de leur prestation avec les Tagada Jones.
Salut Pete, je vois que tu es déjà pas mal tatoué, comptes-tu en avoir d'autres ?
Il y a toujours des projets de nouveaux tatouages que j'aimerais avoir, mais je ne peux pas les planifier à cause des tournées, etc. J'aimerais vraiment avoir quelque chose pour ma fille, comme son nom ou son portrait, mais qui sait ?
Et y a-t-il des tatoueurs par qui tu aimerais te faire tatouer ou un tatoueur préféré ?
Jime Litwalk est un bon ami de ma famille et de moi-même depuis un certain temps, j'aime son style, il a fait quelques trucs sur moi. Peut être que c'est ce que j'aimerais qu'il me fasse justement, une version cartoon de ma fille ou de ma femme ou ensemble, mais je ne sais jamais où la placer. C'est ça le truc !
Est-ce qu'il t’ait déjà arrivé de te faire tatouer pendant une tournée ?
Toujours lors des concerts, les fans venaient me voir et me disaient : "Hé, mon ami est tatoueur, il aimerait te faire quelque chose gratuitement ! » Mais après le show, je prends une douche et nous partons (rires). Tu sais, tu n’as pas vraiment le temps de rester dans le coin et de te faire tatouer.Si ça prend 3 heures, le chauffeur de bus attend !
As-tu déjà eu une mauvaise expérience en te faisant tatouer ou avec un tatoueur ?
J'ai recouvert mes premiers tatouages sur la poitrine. Quand j'étais gamin, j'ai eu un crâne et un aigle, et c’était vraiment de la merde (rires). Je les ai fait recouvrir par Jime Litwalk qui a fait une tête de tigre et une tête de requin. Mais la pièce n’est toujours pas fini car il doit y avoir un arrière plan japonisant autour de la pièce. Pourtant, Il vit près de chez moi, mais à chaque fois qu'on se voit, il dit "oh cool, ramènes toi et on va finir", mais le lendemain, il est ailleurs ou je pars quelque part.
Tu vis toujours à New York ?
Je vis à Daytona Beach, en Floride, et Jime est à Orlando ou quelque chose comme ça.
Lorsque tu vivais à New York, connaissais-tu quelques tatoueurs comme Paul Booth, Chris Garver ou Mike Rubendall ?
On traînait avec Paul, il n'habitait pas loin de moi quand j'étais à New York. Mais il ne m'a jamais tatouer.Chris Garver a fait ça (il montre son bras droit) quand le tatouage était encore illégal à New York. Je suis allée dans l'appartement de quelqu'un et il les a faits.
À propos de cette restriction, quand le tatouage était illégal à New York, comment cela fonctionnait à l'époque ?
Jonathan Shaw avait une maison à St Marks, et c'était un appartement où il y avait un panneau avec l'inscription "Tattoos", c'était juste avant que le tatouage ne redevienne légal mais c'était toujours illégal, et Chris Garver et moi sommes allés là bas. Quelques années plus tard, des boutiques ont ouvert partout. (ndlr Le tatouage était illégal à New York de 1961 à 1997).CIV des Gorilla Biscuits m’a aussi fait quelques tattoos dans son appartement lorsqu’il était qu’un apprenti. J'ai des amis qui ont un salon de tatouage appelé "New York Hard Core Tattoo".c'est Vinnie Stigma et Jimmy Gestapo qui dirigent l’endroit.
As-tu déjà pensé à ouvrir un salon de tatouage où tu ferais votre logo ? (the Alleyway Crew Dragon).
(rires) Je vais apprendre à mieux tatouer et les gens viendront tôt aux spectacles juste pour se faire tatouer le logo. "50€ s'il vous plaît ! … Venez me retrouver au fond ! » (rires)
Il y a même une page facebook remplie de photos de vos fans qui ont des tattoos de votre logo !
C'est fou, il y a même un gars en Australie qui en a sur tout le côté du visage !
Pour en revenir à tes premières pièces tattoo, quelle a été la réaction de tes parents quand tu t'es fait tatouer ?
Je ne leur ai pas montré pendant des mois ! Peut-être que c'était même un an, ils n'étaient vraiment pas dans ce délire là. L’été, je me couvrais, même si je crevais de chaud au soleil ! Mon père était dans l'armée dans les années 50, donc pour lui, seuls les gars en prison avaient des tatouages. C'était un point de vue très classique à l'époque.
Que pensent tes parents des choix que tu as faits, pas seulement les tatouages, mais aussi ta musique, etc.
Mon père est toujours inquiet et se demande « comment vous (lui et Lou) allez gagner votre vie ? »Mais ça fait 30 ans, nous avons tous une maison, des enfants, nous gagnons notre vie. Mais il s'inquiète toujours. Il se dit : "Et si tout le monde arrête d'aimer votre groupe ? " Alors je trouverai un travail !
As-tu des souvenirs d'un tatouage vraiment fou que tu as vu ?
Paul Booth avait réalisé un tatouage sur la main de quelqu'un. C'était un démon et ça avait l'air si réel !Je me souviens aussi d'un combattant MMA qui avait un crâne sur la main, de sorte qu'en le tenant sur son visage, il ressemblait à un masque. C'est plutôt cool !
Tu te souviens qui a fait le dessin du Alleyway Crew Dragon ?
Il s'appelait Greg Irons, il était tatoueur il y a fort longtemps et sur ses feuilles de dessins tattoo il avait ce logo en bas. Nous étions dans un salon de tatouage dans les années 80 et nous avions demandé ce que c'était : " oh c'est sa signature " - Pouvons-nous l'obtenir ? » Alors on se l'ait tous fait tatouer. Il est décédé, il me semble avant même que le groupe ne soit un groupe, et son logo est devenu le nôtre à partir de ce moment là.Légalement aussi, nous avions déposé le logo et tout le bordel administratif.Tout le monde l'a maintenant, il est associé à nous.
Nous avons entendu parler de l'histoire de Mobb Deep qui a obtenu ce logo pour son propre compte.
Oui, ils ne savaient pas que nous l'avions déjà approprié. L'histoire est qu'ils enregistraient en studio et que cette femme qui travaillait avec leur label, lorsqu’elle voit qu’ils ont tous ce logo tatoué sur la main, leur dit : "Oh, vous aimez ce groupe Sick of It All ? " - C’est quoi ce délire ? » et elle leur a montré notre logo en expliquant que nous étions un groupe, etc. Et ils ne le savaient même pas parce que ça allait être leur couverture d'album. Ils ne savaient même pas que ce serait la pochette de leur album. Et dans toute la ville, il y avait des autocollants avec leur nom et notre logo. Mais le lot suivant ne contenait que leur nom et le nom de l'album, avec un blanc au milieu (rires). Je me souviens d'un panneau d'affichage avec leur nom et notre Dragon dessus ! On est en bon terme avec eux, on a d’ailleurs fait un titre avec eux quelques années après cette histoire !
As-tu des histoires similaires par hasard ?
Il y a beaucoup d'histoires de contrebande. Une fois, une marque de vêtements pour homme a fait des trucs avec notre logo dessus. Ils ne nous ont rien demandé mais je me suis assuré de recevoir quelques produits à eux (rires).
Votre dernier disque est un EP intitulé " When the Smoke Clears " qui est sorti en 2016 avec un beau livre, avez-vous quelque chose d'autre de prévu dans un futur proche ? (à l'époque " Wake The Sleeping Dragon ! " n'était pas encore sorti)
Nous avons plusieurs tournées cet été mais nous commençons tous à écrire, j'ai déjà quelques idées et nous allons essayer de sortir un nouveau disque en 2018. Nous étions censés faire une tournée américaine qui se terminerait en août et écrire le reste de l'année. Maintenant, nous avons une tournée complète en Asie du Sud-Est, puis nous retournons en Europe, donc notre temps est compté !
Tu n’es pas prêt de te faire tatouer !
Non ! (rires)
Qu'est-ce que tu écoutes en ce moment ?
Dernièrement, j'ai écouté le dernier Dropkick Murphy's (11 nouvelles de Pain and Glory), j'ai amené ma fille avec moi à leur show, j'ai eu leur CD. Ce sont de très bons amis à nous et ils font du bon son, je l’écoute dans la voiture.
Ta famille écoute du métal ?
Ma femme est plus une Hip Hop girl mais depuis qu'elle m'a rencontré et qu’elle a travaillé pour le groupe pendant 8 ans comme guitare tech, avant que nous ayons notre fille (maintenant elle traîne à la maison avec notre fille) elle s'est ouverte à plus de choses. J'essaie toujours de garder du temps pour ma famille et je ne fais que de courtes tournées (3 semaines maximum) mais pour notre prochaine tournée américaine qui est de 2 mois et 3 jours, c'est brutal, ma famille va venir avec moi pour la moitié de la tournée et ensuite rentrer à la maison au milieu. Ma fille adore les spectacles, elle adore la foule et l'énergie, et si elle voit une vidéo d'un festival, elle veut y aller et elle n'a que 5 ans !Quand elle voit la foule, elle est enthousiasmée. Elle ne peut pas toujours venir parce qu'elle doit aller à l'école !
En parlant de tournées, y a-t-il des groupes avec lesquels vous avez sympathisé sur la route ?
Je tourne depuis 30 ans, donc tous mes copains sont dans des groupes. Alors quand on va en Europe pour jouer dans des festivals, on se retrouve tous ensemble, mais le reste du temps, on est en famille et c'est difficile de se voir, chacun est dans son truc. On traîne avec les gars d’Agnostic Front, Rancid, Dropkick Murphy's, AFI & Madball par exemple.
Merci à toi !
No problem report & photos by James Chancé & DHK
