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L’univers psychédélique de David Peyote

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L’univers psychédélique de David Peyote

Texte : Stefayako / Photos : David Peyote

David Peyote est un Montréalais de souche et de cœur. Des études de graphisme l’ont mené il y a une dizaine d’années à la découverte de l’art du tatouage, qui deviendra une réelle passion. Il tatoue désormais depuis 9 ans, et aujourd’hui chez Velours Studio, le shop créatif et protéiforme qu’il a créé dans le but de joindre la musique et le streetwear au tattoo.David Peyote a développé pendant des années son style bien reconnaissable : des couleurs flashy et psychédéliques, l’absence de contours noirs propres au traditionnel et un imaginaire débordant et cosmique. C’est dans un univers graphique chatoyant qu’il vous emmène pour une traversée interstellaire quelque peu hallucinatoire.

Quand et comment as-tu appris à tatouer ?

J'ai commencé à tatouer en 2011 avec une machine à tatouage qu'un de mes amis a acheté sur eBay. J'avais 19 ans à l'époque et j'étais encore au collège en graphisme.

Est-ce que tu as toujours voulu devenir tatoueur ?

Ma passion pour l'art graphique a commencé quand j'étais graphiste. Cette passion m'est apparue soudainement quand j'ai découvert le travail de MXME (Sang Bleu) sur Tumblr. Je pouvais passer des heures sur le site à juste étudier ses lignes et compositions.

Es-tu autodidacte ou as-tu suivi un apprentissage ?

Un mélange des deux. Je n'ai jamais eu vraiment d’apprentissage officiel lorsque j'ai débuté, mais j'ai appris beaucoup d’amis qui travaillaient dans des shops à l’époque. Je passais tout mon temps libre à regarder les tatoueurs travailler afin d'apprendre le plus de technique possible.

Où travailles-tu désormais et pourquoi ?

Je travaille à mon studio Velours que j'ai ouvert l'année passée avec ma partenaire Saska. On a toujours eu cette idée de créer un studio de tatouage hors du commun.

Peux-tu nous parler de Velours Studio ?

Velours est un studio hybride et un espace créatif pour artistes centré autour du tatouage, de la musique et du streetwear. Notre objectif principal est de créer un environnement où les artistes de différents médiums et les clients se sentent les bienvenus d'être eux-mêmes. À Velours, des projets de passion naissent et se concrétisent grâce à des efforts collaboratifs et expérimentaux.

As-tu déjà formé d'autres tatoueurs ?

Oui, je forme en ce moment deux artistes très prometteurs : Pvur et Carlos Velasquez.

Comment as-tu développé ton style ? Comment le définis-tu ?

Je suis arrivé à ce style en commençant avec le tatouage traditionnel avec un twist psychédélique. J'ai par la suite migré vers des compositions plus graphiques et géométriques en incluant des éléments surréalistes.

Tu fais d'impressionnants dégradés de couleurs, pourquoi est-ce si important pour toi ?

Je prends beaucoup inspiration de Montréal, la ville où j'habite. C'est une ville hyper colorée de lumière et d'emblèmes autant en hiver qu'en été. Je trouve que l'utilisation de certaines couleurs apporte un sentiment à la composition que les mots ne sont pas toujours capables de décrire parfaitement. C'est un peu comme un langage universel. Mes inspirations pour mes palettes de couleur proviennent surtout de grands artistes comme Felipe Pantone.

Quelles sont tes principales inspirations?

Ça change au fil du temps. Auparavant, j'étais très inspiré par les affiches polonaises de 1930 à 1980. Il y avait une période où j'étais attiré par les compositions abstraites du bio-organique/mécanique. Maintenant, je m’inspire beaucoup du mouvement brutaliste qui règne dans le graphisme moderne.

Beaucoup de tes tatouages reprennent des éléments d'astronomie comme des étoiles, des planètes ou des extra-terrestres, est-ce un sujet qui te fascine ?

Surtout le concept d'un univers infini. Le fait que l'être humain est une poussière de carbone face à ce grand espace quasi néant me fascine. Je suis passionné par la science en général.

Que préfères-tu dans ton métier ?

La liberté. Que ça soit de choisir le projet sur lequel je veux travailler ou l'heure à laquelle je peux commencer. On est très chanceux en tant qu’artistes d'avoir une telle liberté.

Que préfères-tu tatouer ?

Ça change tous les 3 mois environ. Ces temps-ci, j'ai beaucoup de plaisir à faire des pièces d'architecture. Que ça soit un monument abstrait ou une ville isométrique, je passe toujours du bon temps à conceptualiser et à tatouer chaque pièce.

Quel type de projet on te demande le plus souvent ?

Je crois que c'est les paysages. Il y a des semaines où je peux faire 2-3 paysages de montagne. J'ai toujours un plaisir fou à essayer de les réinventer en termes de couleurs et de composition.

Quel est le projet le plus fou qu'on t'ai demandé ?

Un bodysuit complet avec un ami. On travaille maintenant à recouvrir tout son corps de sujets reliés au surréalisme, cosmos, fractale et transdimensionnel.

Comment te vois-tu continuer à évoluer dans le tatouage ?

Je suis en constante évolution depuis que j'ai commencé à tatouer. J'explore chaque jour de nouvelles choses afin de me réinventer. Ce n'est pas rare que j'essaie d'incorporer de nouveaux éléments dans mes compositions. Je pense que la zone de confort est destructrice pour les artistes. @thedavidcote