Jee Sayalero le boss de Human fly et son équipe nous accueillent dans le centre de Madrid sous un superbe soleil. Un atelier privé un peu à l’écart des foules pour plus de tranquillité, un espace spacieux, agréable avec de nombreux cadres, une ambiance galerie et un petit patio ensoleillé pour les pauses. Le studio donne envie de s’installer et d’y passer un bon moment. Human fly, clin d’oeil à un super vilain créé par Marvel Comics dans les années 70, la mouche humaine, bien pratique d’avoir mille yeux pour admirer les travaux de ces artistes.
Jesus Sayalero Aka Jee, nait en 1975 à Barquisimeto au Vénézuela, il y reste 23 ans. En 2002, après des études d’illustration au Vénézuéla, il est sélectionné pour une école de bandes dessinées à Angoulême en France, mais ne s’y épanouie pas. Ayant un peu tatoué au Vénézuela, il cherche du travail dans ce domaine. Le salon Will tattoo l’embauche. Il alterne durant cette année le tattoo et les études. Après un an à Angoulême, Jee participe à la célèbre convention tattoo de Barcelone (qui fête sa vingtième édition le 29,30 sept et 1 oct 2017), il rencontre Safwan (Imago tattoo de Montréal) , Steph D et Dimitri Hk ( Saint Germain en Laye , France ) qui lui permettront de faire des « guest spot » dans leur shop. Jee se balade près de trois années entre la France, le Canada, l’Angleterre chez Mo Coppoletta et bien sûr le Vénézuela pour voir sa famille. Il se plait à Montréal et se serait bien installé au pays de la poutine et du Hockey, mais les démarches pour immigrer au Canada avec son épouse Ana, ont raison de lui et le choix de l’Espagne semble plus simple, sa double nationalité Vénézuelo-espagnol le lui permette. Le couple se pose en 2007 à Las Rozas, un quartier sympa de Madrid. Quelques années plus tard, usé du travail en boutique classique, il ouvre en 2015 son atelier privé où il exerce encore à ce jour.
Jee commence comme beaucoup d’artistes en explorant tous les styles avec des influences di-verses venant de l’illustration comme James Jean, du dessin animé, de la BD ou encore du tatouage comme Filip Leu ou Bernie Luther. Lors d’un séjour à Londres, il découvre le travail de Kyosai (artiste japonais du 19e siècle) en visitant une exposition à la nationale galerie, ça l’influencera jusqu’à aujourd’hui. Grand Spécialiste de l’art et de la culture asiatique, son style se promène entre Hayao Miyazaki et Kyosai. Ses tattoos s’inspirent de tous les contes japonais, les yokais les dragons et autres créatures en tout genre. Il trouve maintenant ses références et ses influences chez d’autres artistes plus orientaux, comme Nakajima Kaho ( artiste japonais de la fin du 19e et début 20e siècle) ou dans le mouvement artistique Ukiyo-e de l’époque d’Edo, courant à l’origine du théâtre « Kabuki », des « Yokai » (créatures fantastiques) et des « Shunga » (scènes érotiques). En 2014, Kinky Ryusaki, tatoueuse, invite Jee à participer à une convention en Chine. Il en profi-tera pour se faire des contacts. L’aventure orientale commence, Jee participe à de nombreuses conventions et y fait des séminaires comme à la Singapore ink en avril dernier. La conquête de l’Asie commence pour lui, le Japon, la Chine , Taiwan, Hong-kong, les aller-retour avec Madrid n’arrêtent plus.
Une carrière française manquée, Jee nous raconte « Quand je suis arrivé à Paris pour la première fois, j’avais déjà vu dans des magazines les tattoos de Tin-Tin dont j’admirais le travail, je lui ai donc rendu visite. L’accueil a été super sympa, il était torse nu, racontait beaucoup de blagues, une bonne ambiance. Je lui ai raconté mon parcours, Tin-Tin a pris le temps de m’écouter, de regarder mon boulot et a gardé mes coordonnées. Six mois après, il m’a contacté pour bosser dans son shop, j’avais déjà trouvé une place et j’ai dû refuser. » Jee fera quand même beaucoup de séjours en France pour des conventions ou des « guest spot ». Il a une clientèle fidèle et parle un très bon Francais.
Ce voyageur tatoueur en plus d’une grande culture et d’une grosse curiosité est aussi imaginatif, cela se voit dans ses illustrations, mais aussi dans la manière de développer le merchandising , passez lui rendre visite en convention, son stand est toujours subliment décoré et achalandé de nombreux livres, tee-shirts, prints etc… C’est, à ma connaissance, le premier tatoueur à avoir publié un carnet de croquis, idée reprise par de nombreux artistes depuis. Avec son épouse Ana, ils ont créé leur propre maison d’édition: Mother Fly Press. Jee organise aussi de nombreux séminaires à Madrid et lors de nombreux événements, un peu partout dans le monde, une vie bien active.
Jee Sayalero s’entoure d’une équipe de qualité pour faire tourner « Human fly ». Il y a le noyau dur, amis de longues dates: Joako et Will Wonka. Joako, l’accompagne depuis le début de l’aventure, pratique un tattoo qui se ballade entre le japonais, le trad américain et le new-school. Passionné de sport extrême Joako pratique la chute libre en équipe, ça n’a rien à voir avec le tattoo mais c’est impressionnant quand même. Wonka avec ses dreadlocks géantes, sa gentillesse arrive chez Human Fly en 2010, il développe un style bien à lui, très graphique et très coloré avec une pointe de cubisme. Plus récemment, en 2015, Prada a rejoint l’équipe. Artiste graphique, il travaille le « dotwork »et se spécialise dans les mandalas et motifs géométriques. Human fly a aussi accueilli un grand nombre de guests et tatoueurs résidents depuis son ouverture, normal pour un studio de cette réputation.
L’équipe de Human Fly participe à des conventions partout dans le monde ( Londres, Barcelone, Singapour, le mondiale du tatouage de Paris etc) n’hésitez pas à leur rendre visite, ils sont toujours heureux de discuter et de rencontrer des aficionados du tattoo. Merci et bon voyage à toute l’équipe. humanflytattoo.com facebook: Humanflystudio facebook: Jee Sayalero instagram: humanflytattoo instagram: jeesayalero instagram: joakotattoo instagram: tattoobywonka instagram: prada_tattoo Report DHK, trad James Chancé
Well I'm a human fly I, I said F-L-Y I say buzz buzz buzz And it's just becuz I'm a human fly And I don't know why I got 96 tears and 96 eyes I got a garbage brain That's drivin' me insane And I don't like the ride So push that pest aside And baby I won't care 'Cuz baby I don't scare 'Cuz I'm a reborn maggot using germ warfare Rock! I'm a human fly I said F-L-Y I say bzz bzz bzz And it's just becuz I'm an unzipped fly And I don't know why And I don't know why But I say Bzzzzzzz Rock tonight, and I say Bzzzzzzz Rocket ride, and I say Bzzzzzzz But I don't know why Aw, I just don't know why... (« Human fly » lyrics by The Cramps)